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Yoga et préjugés

À l’image de nombreux domaines, le yoga ne fait pas exception et souffre d’idées reçues plus populaires que fondées.

Être totalement objectif est un exercice si complexe qu’il est parfois plus simple d’accepter sa subjectivité ou sa méconnaissance. On aborde ainsi les choses ne sachant pas vraiment si nos pensées sont impartiales. Nous sommes paradoxalement plus souvent objectifs dans la vie professionnelle et sociale que dans la vie personnelle, là où l’on peut se permettre plus facilement d’être soi… Il n’est pas rare de s’étonner de ce que nous sommes capables de réaliser. Lorsque nous réussissons, il est fréquent de ressentir un sentiment de joie, de satisfaction, et même de fierté. Tout ce qu’il faut, c’est « se lancer », et plus profondément se libérer de ses peurs et de ses préjugés. Faisons alors le point sur ces fausses idées qui peuvent constituer une barrière à la pratique du yoga.

Vous avez dis souplesse ?

Penser que l’on n’est pas assez souple pour faire du yoga reviendrait presque à dire que l’on n’est pas assez malade pour prendre soin de soi. Plus vous avez de raideurs et/ou de points de tensions dans le corps, plus la pratique vous sera salutaire. En se crispant, en exprimant une douleur, votre corps vous parle ! C’est probablement le signe que vous oubliez de prendre soin de vous, votre corps vous rappelle à l’ordre.

Chaque pratique peut être ajustée en fonction de votre particularité. Le yoga s’adapte à vous et non l’inverse. Toutes les postures peuvent être modifiées en fonction de vos possibilités. Un professeur attentif saura vous guider pour une pratique agréable, dénuée de contraintes physiques. Retenez par ailleurs que si vous éprouvez des douleurs lors de votre séance, cela signifie que vous allez trop loin. Vous ne devez pas vous faire mal.

Nul besoin de souplesse donc ! En revanche, il est fort probable d’augmenter sa souplesse grâce au yoga. Ne vous laissez pas impressionner par des images de postures extravagantes. Le yoga est avant tout lié à la respiration, non à l’élasticité.

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C'est hors budget

À Paris, une année de cours hebdomadaire peut représenter un budget assez élevé. Dans les grandes villes, les tarifs sont souvent dans une fourchette haute. Le tarif annuel est souvent moitié moins cher en périphérie ou en campagne, c’est la première bonne nouvelle. La seconde bonne nouvelle, c’est qu’il est souvent possible de régler au trimestre ou à la séance. Des tarifs étudiants ou demandeurs d’emploi peuvent aussi être proposés (à voir avec le professeur). Il existe aussi de nombreux événements où l’on peut participer à une séance pour une dizaine ou une vingtaine d’euros, et parfois même à prix libre. Enfin, et c’est la meilleure nouvelle : il est possible de pratiquer chez soi sans rien débourser, grâce aux vidéos disponibles sur Internet. Le fait d’être seul.e permettra une meilleure concentration sur soi. Vous ne serez pas tenté.e d’observer votre voisin.e de tapis et éviterez ainsi de vous comparer ou de vous juger. Pour les personnes qui sont mal à l’aise avec les regards extérieurs, le problème est aussi réglé.

Les vidéos de yoga en ligne sont un outil formidable pour s’octroyer une véritable pause dans le cadre du télétravail ou si vous êtes indépendant.e avec un bureau à la maison. Si votre outil principal est un ordinateur, celui-ci se transformera en guide bienveillant le temps d’une séance de yoga. Vous reprendrez ensuite le dossier en cours avec un nouveau regard et serez sans aucun doute plus efficient.e.

Il y existe également de nombreuses revues et des livres pour se lancer dans la pratique du yoga en autonomie. Peu de disciplines sont au final aussi accessibles !

 

Un truc de fille, de hippie, de retraité.e.s ...

Le cliché sur les retraités vient peut-être simplement du fait que ceux-ci prennent (enfin) le temps de faire les choses pour eux. Lorsque l’on a déjà consacré une grande partie de sa vie à la carrière professionnelle où à la famille cela paraît naturel. Les cours destinés aux personnes d’âge mûr ne sont pas plus répandus que les cours dédiés aux enfants qui en sont d’ailleurs très friands.

En occident, une majorité des adeptes du yoga sont en effet des femmes et des personnalités à contre-courant. En yoga, il y a un travail de la musculature profonde, et, indirectement, un modelage de la silhouette. Davina (oui Davina de « Véronique & Davina » qu’on ne présente plus) s’est désormais dirigée vers une voie spirituelle en devenant moine bouddhiste. Elle enseigne également le yoga. Son parcours a probablement alimenté de nombreuses confusions. Par un gigantesque raccourci, le grand public a associé le yoga au domaine du fitness qui cible clairement la gente féminine. Si on tourne son regard vers l’Inde, là où on trouve l’origine du yoga, on pourra constater qu’une majorité des pratiquants sont des hommes (et pas forcément des hippies). Si on observe à nouveau l’occident, on s’aperçoit que les stars du sport (souvent des hommes) pratiquent quasiment tous le yoga : Novak Djokivic en tennis, David Beckam en football, Kelly Slater en surf, pour ne citer qu’eux ! Même constat chez les acteurs de cinéma très populaires (Georges Clooney, Johnny Depp … )

Le yoga a fait une entrée fulgurante en Europe et aux Etats-Unis dans les années 1970. A ce moment de l’Histoire, le mouvement hippie recherchait massivement une paix et une clarté de l’esprit. L’emblématique festival de Woodstock en représente parfaitement l’état d’esprit. C’est un maître de yoga, le swami Satchidananda qui a prononcé le discours d’ouverture du festival. En langue sanskrite swami signifie « celui qui sait, qui est maître de lui-même ». Le lien avec la mouvance de l’époque s’est fait spontanément. Enfin, les Beatles, dont l’œuvre a mondialement rayonnée, ont été les premières célébrités à répandre les bienfaits de la méditation. Il semblerait que le rapprochement entre yoga et hippies commence ici. Cette caricature du yogi ultra zen, végétalien.ne, qui mesure toujours ses propos est très répandue. Avec un tel cliché, on peut très vite se sentir loin de tout ça et se dire que “ce n’est pas pour moi”. Cette idée reçue est probablement liée à l’aspect très spirituel du yoga qui nous permet de trouver un équilibre physique et mental.

Croire que le yoga est plutôt réservé aux uns qu’aux autres, c’est un peu cloisonner les individus selon des critères archaïques ; c’est un sacré retour en arrière ! Une fois encore, le yoga s’adapte à toutes les singularités ! L’unique règle, c’est d’être à son écoute.

« Je suis trop terre-à-terre, trop nerveux.se, trop raide, trop … » Trop, c’est trop ! Le yoga nous invite à s’observer sans se juger, sans se comparer. L’important ce n’est pas la posture finale, mais ce que l’on apprend en y allant. C’est bien connu, dans un voyage ce qui compte ce n’est pas la destination, mais bien le chemin parcouru, et les détours surtout. La patience est mère de toutes les vertus, la persévérance pourrait être sa sœur jumelle.

Commencer par être indulgent.e avec soi-même peut constituer le début d’une fabuleuse aventure qu’elle soit. Alors pourquoi ne pas débuter dès à présent ?

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